Jeudi 19 mars 2015 : Une réunion d’information a été organisée avec les membres du Conseil exécutif sur « Energies renouvelables et changement climatique » en Salle X de 15h à 17h. Elle était ouverte aux délégations permanentes, observateurs et au personnel autorisé du Secrétariat.

 

Cette réunion était organisée dans le cadre de la série de rencontres prévue par la décision du Conseil exécutif sur « l’UNESCO à 70 ans et perspectives d’avenir » (194 EX/31).

Les invités d’honneur lors de ce débat étaient:

  • M. Jérôme Ferrier, Président de l’Union internationale du Gaz
  • Didier Houssin, Directeur des politiques de l’énergie durable et de la technologie à l’Agence internationale de l’Energie, en qualité de grands témoins.

Introduction par le Président du Conseil Exécutif, l’Ambassadeur Mohamed Amr Sameh

Le Président du Conseil s’est tout d’abord félicité de la présence à l’UNESCo de deux éminents représentants d’organisations internationales, Monsieur Didier Houssin et Monsieur Jérôme Ferrier. L’organisation d’une telle réunion était capitale car le changement climatique est un des défis les plus importants de l’agenda international, étant donné qu’il peut « menacer la vie sur terre.»

Discours du représentant de la Directrice Générale de l’UNESCO :

Dans son allocution, le représentant de Madame Bokova a également mis un accent sur la place et l’importance du changement climatique dans la réalité de chacun de nous. Il a aussi évoqué le recours aux énergies renouvelables comme un outil qui pourra permettre le développement durable, qui sera possible notamment à l’aide d’innovations technologiques.

Présentation de M. Didier Houssin, Directeur des politiques de l’énergie durable et de la technologie à l’Agence internationale de l’Energie, en qualité de grands témoins

Monsieur Didier Houssin a tout d’abord introduit les principaux enjeux énergétiques. Il a présenté trois scénarios envisageables : celui consistant à ne pas réaliser de changements, le scénario ‘6DS’, qui n’est pas soutenable, le scénario ‘2DS’ qui vise à diminuer de deux degrés la température, et le scénario ‘4DS’ qui fait référence à une situation intermédiaire. Il a aussi insisté sur l’urgence de la transition énergétique : « plus le temps passe, plus le changement sera coûteux. »

Monsieur Houssin a également tenu à évoquer les difficultés d’accès à l’énergie pour certaines populations. Aujourd’hui dans le monde, « 1,3 millions de personnes sont dépourvues d’électricité, et ces personnes sont principalement concentrées dans dix Etats. » Nombre d’entre elles vivent en Afrique subsaharienne, zone où « 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité », alors même qu’il s’agit d’une zone riche en gaz naturel et en pétrole, et où les sources d’énergie renouvelables sont nombreuses.

Finalement, le Directeur de l’Agence Internationale pour l’Energie a rappelé les messages lancés lors de la COP 20 par son organisation. Ainsi, l’AIE préconisait notamment la décarbonatation de l’électricité, l’accélération de l’innovation et l’augmention des investissements.

Présentation de M. Jérôme Ferrier, Président de l’Union internationale du Gaz

Monsieur Ferrier a tout d’abord félicité l’initiative du Président du Conseil Exécutif, de réunir lors d’une même réunion des représentants de l’Union Internationale du Gaz et de l’Agence Internationale de l’Energie, pour échanger autour de « ce thème transversal des énergies renouvelables et du gaz naturel. » Le Président de l’UIG a tenu à rappeler que parmi les 58 Membres du Conseil Exécutif de l’UNESCO, 35 étaient aussi Membres de son organisation, et que le gaz était « la plus propre et la moins polluante des énergies fossiles. »

Le Président de l’UIG a ensuite expliqué que pays les plus susceptibles de se tourner vers le gaz en tant que source d’énergie sont situés en Asie et au Moyen-Orient. Il a également tenu à rappeler le projet de gazoduc « South Stream », qui devait relier la Russie à l'Europe. Monsieur Ferrier s’est attaché à démontrer que le gaz pouvait être un facteur de paix, en évoquant l’initiative « TAPI » (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde), qui pourrait permettre un rapprochement entre ces pays. Quant aux investissements nécessaires à ces projets d’avenir, le Président de l’UIG a déclaré que « La Banque Mondiale et le FMI sont disposés à apporter leur aide, dès lors qu’un projet est ‘sustainable’.»

Finalement, Monsieur Ferrier a présenté les partenariats qui avaient été réalisés entre UIG et d’autres Organisations, comme avec la Banque Mondiale, l’UNIDO, l’UNFCC, Greenpeace Germany ou l’UNESCO. Il a rappelé que le partenariat de l’IUG avec l’UNESCO avait permis l’organisation d’une conférence en 2013, sur la place de femmes dans l’Industrie.

Session de Questions /Réponses avec les membres du Conseil exécutif de l'UNESCO :

Les interventions des délégués ont concerné les points suivants :

Les priorités à adopter pour assurer la transition énergétique :

L’Ambassadeur du Mexique a posé les questions suivantes : « Quels devraient être nos objectifs à long terme ? Devons-nous nous contenter d’une réduction des émissions ? Quelle est votre opinion concernant le marché actuel du gaz et sa compétition avec l’énergie solaire ? Que penser de la baisse de la courbe de pollution ? »

En réponse, Monsieur Ferrier a déclaré que les efforts devaient être fournis à la fois par les consommateurs et par les distributeurs. Concernant les Etats, l’urgence reposait sur les deux grands contributeurs de la Conférence Mondiale, la Chine et les Etats-Unis, qui devaient réduire de façon significative leur consommation de charbon. Quant aux grandes compagnies pétrolières et gazières, celles-ci sont déjà en reconversion et « deviennent de plus en plus gazières. »

Monsieur Houssin, lui, a déclaré que concernant le secteur des transports, les Etats pouvaient difficilement éviter d’avoir recours au charbon. Quant à l’inversement de la courbe, il a expliqué que cela pouvait s’expliquer par des facteurs résidentiels, comme un hiver doux en France ou la baisse d’achats de véhicules aux Etats-Unis. 

Les actions menées en Afrique :

Le délégué de l’Ouganda a souhaité avoir plus de précisions sur les interventions de ces organisations sur son continent. Le représentant de la Guinée est intervenu concernant l’utilisation d’énergies renouvelables en Afrique.

Le projet South Stream et les effets du gaz de schiste :

La Turquie a souhaité faire écho à l’intervention de Monsieur Houssin concernant le projet South Stream, étant donné que ce projet a muté en une route reliant la Russie à la Turquie.

Elle a également souhaité savoir quels seraient les effets du recours de certains Etats au gaz de schiste.

En réponse, Monsieur Ferrier a expliqué que le recours au gaz de schiste résultait de décisions à la fois politiques et économiques, comme c’est le cas de l’Allemagne qui se tourne actuellement vers cette option, mais qu’il s’agissait de décisions qui ne sont « jamais immuables. »

Les énergies renouvelables :

Le délégué du Koweït a souhaité obtenir plus de précisions sur la place de l’eau comme nouvelle source d’énergie.

Monsieur Houssin a déclaré qu’effectivement, « l’hydrogène revient à la mode. Il s’agit d’une solution très prometteuse pour le transport. La révolution de l’hydrogène est un scénario envisageable.»